Amis fouteux, passez votre chemin. Peut me chaut de savoir qui de Platini, Maradona, Zidane ou Pelé a été le meilleur numéro 10.

Le 10 est manifestement une histoire de quaturos à cordes, avec des authentiques chefs d'oeuvre à peu près contemporains. Le premier est français, le second viennois.

Le quatuor de Debussy appelle toujours la comparaison avec son compagnon discographique habituel, signé par Ravel. Ce dernier, très beau, m'a toujours paru nettement en-dessous de celui de Debussy, pourtant composé quinze ans auparavant. Et puisqu'on parle ici de catalogue, une énigme sur Debussy. On sait que le quatuor porte le numéro d'opus 10. Très curieusement, le catalogue de Debussy ne semble pas avoir d'autre numéro. Qu'il n'y en ait pas après le 10, je comprends. On connaît un géant dont le catalogue s'arrête à l'opus 7 (vous l'attendiez?). Mais qu'il n'y en ait pas non plus avant, ça m'échappe. Qui pourrait m'expliquer?

Schoenberg, avec son deuxième quatuor, nous emmène sur une autre planète. Ce n'est pas moi qui le dis, mais la soprano : "je suis d'ailleurs". J'ai un souvenir assez particulier de la seule fois où j'ai entendu cette oeuvre en concert. Une auditrice à la maison de Radio-France, assez âgée, a dû trouver que cette musique lui était vraiment trop étrangère et a commencé à s'étrangler et à tousser bruyamment. Elle se rua sur son sac à main, doté d'une longue chaîne dont elle fit tinter tous les maillons avant de l'ouvrir, d'y farfouiller longuement, et d'y trouver enfin ce qu'elle cherchait : un bonbon, qu'on supposera au miel. Elle reposa son sac par terre ("gling-vlan-gling") et prit ensuite tout son temps pour déballer la sucrerie salvatrice sans un incroyable vacarme de cellophane qui me fait penser rétrospectivement qu'on devait en être vers le début du 3ème mouvement, sans quoi la soprano aurait couvert ce bruit sans grande difficulté. Las! Ce n'était pas suffisant et notre rombière continua à s'étrangler. Au bout d'un moment, peut-être sous l'amicale pression de ses voisins, elle ramassa ses cliques et ses claques et s'en vint, bousculant toute sa rangée en accrochant la longue chaîne de son sac à main à toute protubérance se trouvant sur son passage.

Faisons le point.

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11 merveilles en 10 numéros. Que va donner la suite? Dans la durée, on va probablement voir une raréfaction des compositeurs mais une maturation de chacun d'entre eux (je vous laisse imaginer le score de Beethoven entre 100 et 135). Entre 11 et 20... eh bien nous verrons!

S'il y a de longues plages de zéros, j'envisage de les regrouper, sinon ça va être encore plus lassant. Ah, épiphénomène réjouissant : un fabricant de montres mécaniques très haut de gamme "édite" chaque année un modèle en 50 exemplaires hors de prix, et les numérotes en "opus". Il en est actuellement à l'opus 10 et mes recherches ne seront donc plus polluées par ces oeuvres-là, aussi intéressantes soient-elles dans leur genre.