Le cinquième opéra, et dernier en date, du compositeur Pascal Dusapin, vient d'être créé. Compositeur indéniablement moderne mais très écoutable (à mon avis que nul n'est obligé de partager), cet homme m'était déjà assez sympathique, avant même que je lise cet entretien autour de son Faust.
Sa conception de Faust est très intéressante, puisqu'il y voit un arriviste forcené, prêt à tout pour parvenir à ses fins, tandis que Mephisto se contente de faire simplement ce qu'il a à faire. Mais ce qui m'amène à en causer ici, c'est les références contemporaines qu'il prend pour situer son oeuvre dans le présent:
En fait, il pourrait ressembler à un grand chef d’entreprise comme Bill Gates, ou à un homme d’Etat comme Vladimir Poutine, George Bush... Ou quelqu’un du genre de Ben Laden, animé par un désir de toute-puissance et sans états d’âme, persuadé de la légitimité de ses actes et rêvant de plier le monde à sa volonté. [...] En tout cas, un personnage absolument antipathique, qui représente tout ce qui me déplaît fondamentalement chez l’être humain : l’arrogance, la fatuité, l’ambition, la fascination – mais aussi la peur – du pouvoir.
Décidément, c'est vraiment quelqu'un de bien, Dusapin!