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Comitologie
--> Un tout petit monde

Bien curieuse matinée. Me voilà plongé une fois de plus dans le (tout) petit monde des comités plus ou moins consultatifs, où l'on croise toujours les mêmes personnes, lobbyistes plénipotentiaires multicartes. Ces endroits à mi-chemin entre l'arène et la chambre d'enregistrement  me rappellent énormément un bouquin que semble-t-il tout le monde (et en particulier toute personne ayant trainé dans des colloques) a lu, écrit par David Lodge.

Et dans ce tout petit monde, on trouve de tout. Il y a d'abord l'animateur/secrétaire roublard, qui ne pervient jamais à envoyer les textes à examiner avant la veille au soir, et une fois le texte critiqué, ne rate aucune occasion de montrer à quel point ses propositions peuvent vouloir dire noir ou blanc selon la lecture qu'on en a, ce qui les immunise contre toute tentative d'amendement. Il est accompagné des experts du domaine, capables de débattre à l'infini de sujets assez pointus pour pénètrer allègrement dans n'importe quel orifice de la première drosophile venue. Certains cumulent cette expertise avec le statut de prophète de l'apocalypse: changez mon texte et le monde s'effondrera.

Il y a aussi celui qui a tellement l'air de sortir d'une BD, sa cravate desserrée sur un col béant, le tout recouvert d'un gilet en tricôt grossier dont la fermuture eclair est à moitié ouverte. On a du mal à le prendre au sérieux mais c'est parfois un tort. Il y a aussi ceux qui ne disent jamais rien, et qui souvent partent avant la fin. Il y a aussi les quelques super sérieux, pertinents et constructifs (c'est pas moi), auxquels on aimerait bien ressembler. Et la jeune lobbyiste plutôt bien de sa personne et tellement différente de la gérontocratie exclusivement masculine environnante, que tous ses messieurs s'agglutinent en bavant autour d'elle. Discrète et gênée, elle s'oppose à sa consoeur plus âgée de vingt ans, qui compte sur ses charmes passés pour faire valoir ses points.

Puis le guignol, clown pitoyable totalement imbu de lui même, qui prend la moitié du temps de parole à lui tout seul, absolument persuadé du bien fondé et de la spiritualité irrésistible du monceau d'âneries qu'il débite à longueur de temps. Mais il y a un semblant de justice en se monde, puisque ses interventions le conduisent régulièrement à mettre en évidence un point oublié dont l'émergence ne peut que le désavantager. A force de se tirer des balles dans le pied, son chargeur devrait être vide, mais croyez-vous qu'il apprenne?

Et tout ce petit monde qui débat gentiment avec une mauvaise foi confondante, se balançant vacheries, sous-entendus, argussies diverses, s'alliant avec l'un avant, sur le point suivant, de rejoindre son adversaire de l'instant d'avant pour faire front commun contre l'ennemi héréditaire, celui-là même qu'il accompagnait précédemment. Tout ça avant, en fin de réunion, de prendre date pour remettre ça, et d'aller se faire un petit resto ensemble parce que, quand même, on a bien avancé ce matin.

Ecrit par schlopotok, le Mardi 21 Mars 2006, 18:50 dans la rubrique La vie, son oeuvre. L'oeuvre, sa vie.

Commentaires :

Gnaf
22-03-06 à 10:59

148 !

Ben oui, c'est presque un 148... Un peu trop long et divertissant, peut-être ;-)