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Sinfonia
Grandissime concert, hier soir à la Villette. Quelle soirée! On y donnait, à guichet fermé depuis des semaines, le concerto de Glass et, gâteau sous la cerise, la sinfonia de Luciano Berio.
Derrière moi, un couple échangeait des propos suspects, du genre:
- Moi, j'ai déjà entendu du Berio et j'ai moyennement aimé
- Ah ouais, moi c'est pareil j'aime pas trop, sauf les Folk Songs [NDmoi: tu parles, plusieurs pièces sont tonales d'un bout à l'autre]
- C'est comme une fois, on m'a trainé entendre du Nono.
- Oh, c'est chiant, Nono!
- Ouais, l'horreur!
Après le concerto, ou Monsieur guidon montrait son enthousiasme habituel, et un petit entracte le temps de monter sur scène le piano, le clavecin et les micros pour les chanteurs, on repart. Et quel bonheur! Peut-on imaginer plus jouissif et débridé en matière de musique contemporaine? Les quelques sceptiques, venus uniquement pour Glass, voyaient leurs pires craintes confirmées par les deux premiers mouvement, très beaux à condition de bien rentrer dedans. Mais quand cet extraordinaire condensé de deux siècles de musique qu'est "In ruhig fliessender Bewegung" se fit entendre, l'atmosphère changea de façon pratiquement palpable.
Si, par le plus grand des hasards, un lecteur ne connaissait pas cette pièce, qu'il se précipite à la discothèque la plus proche, qui l'a forcément: la pièce a été au programme du bac il y a une dizaine d'années. Je n'en dirai pas plus pour lui laisser le plaisir de la découverte. Et si jamais c'est joué (c'est hélas très rare) dans la région, il faut s'y précipiter, tant l'audition en concert apporte à ce magma sonore. Au point de véritablement découvrir le cinquième mouvement dont l'audition au disque ne m'avait donné qu'une piètre idée.
Délire dans la salle à la fin de l'oeuvre, bien évidemment, y compris chez les plus dubitatifs. Et ce public typiquement parisien, toujours plus pressé de reprendre le métro que de saluer les artistes, rata quelque chose. D'abord un petit bis amusant des swingle singers (une fugue pour orgue de Bach), puis, surtout, le bis du troisième mouvement de la sinfonia, où chacun put à nouveau se prêter au petit jeu de la recherche des citations.
Thank you, Mr. Mario Venzago!
Ecrit par schlopotok, le Vendredi 24 Mars 2006, 12:29 dans la rubrique Bruits.