Et il m'aura fallu 15 jours pour l'apprendre. Comment ai-je pu passer à travers de la nouvelle la plus importante, et hélas la plus attristante, de ce mois de juin? Ligeti est mort le 12 juin. Que dire, alors que les très rares articles consacré au décès de celui qui était clairement le plus grand compositeur vivant, rappellent juste que sa musique avait été utilisée par Kubrick à deux reprises (Requiem dans 2001, Musica Ricercata dans Eyes Wide Shut), et citent le fameux "poème symphonique" pour 100 métronomes? Le plus triste dans cette nouvelle, c'est que tout le monde s'en fout. Certes, Ligeti n'écrivait plus rien depuis des années, mais son oeuvre était tellement originale et personnelle, en marge de ceux qui ont suivi les chemins tracés pour eux par Webern et Varèse un demi-siècle plus tôt... S'il y avait des choses à écouter en priorité, ce pourrait être, pour ce qui me concerne, Lontano et le trio. Mais aussi la musica ricercata, le concerto de chambre, et tant d'autre oeuvres auxquelles on ne peut être indifférent. Et s'il n'y avait qu'un souvenir, ce serait celui de ce soir au Châtelet, ou je vis un vieux bonhomme en jean et affublé d'un pull aux couleurs indescriptibles, que le noir et blanc des pochettes de CD Sony ne permet pas d'imaginer.