Ca ne commence pas très fort. Pas dramatiquement mal, parce qu'il y a de bonnes choses et un incontournable, mais il faut chercher un peu au numéro 1.

Je laisse a priori de côté presque tous les classiques : premiers trios (pas ridicules, on vous a dit) de Beethoven, première sonate de Brahms, variations Abegg chez Schumann, des trucs divers des uns et des autres. On en profite pour jeter à la poubelle les caprices de Paganini (quand je vous disais que ça allait être subjectif).

On va passer rapidement sur la sonate de Berg, avec lequel Adorno introduit l'idée que la vie du compositeur est consacrée à l'élégance de la disparition, allant jusqu'à supposer qu'il a laissé faire les choses avant de disparaître à son tour. Là aussi, très bien, mais pas majeur.
On s'attardera à peine plus sur la passacaille de Webern, probablement la seule oeuvre à peu près tonale à être numérotée (ce qui exclut le Langsamer Satz et autres pièces de jeunesse). Est-ce une raison pour l'ériger en chef d'oeuvre? Probablement pas, même si, là aussi, on aime bien.
La Simple Symphony de Britten, on ne la garde pas non plus. On s'interrogera un instant sur le premier concerto de Rachmaninov, qu'on écartera au grand dam de Pivot.

Non, le seul chef d'oeuvre est chez Schubert. Le roi des aulnes c'est pas très fun (Schubert+Goethe c'était foutu d'avance), c'est pas très long (pas un problème), mais c'est incontestablement génial. Pour l'avoir en n°1, il faut juste faire le choix du catalogue en Opus, parce que sinon c'est D328 donc on n'est pas au bout de nos peines. Ca tombe bien, c'est le choix que je fais ici.

Et toi, ami lecteur, l'entends-tu comme moi?